La pêche de la bonite au broumé


      La bonite est selon moi le plus beau poisson dont la pêche est accessible aux plaisanciers qui disposent d'un bateau tout à fait ordinaire. On s'approche avec la bonite au broumé des plus sportives pêches praticables en mer. Le budget n'a rien à voir avec la pêche au gros et, si le matériel est choisi judicieusement, les émotions sont proches.

La pêche de la bonite, c'est quelque chose qui se prépare. Ce matin, il a fallu aller acheter les cagettes de sardines congelées. Ce n'est pas parce qu'elle sont congelées qu'il faut se satisfaire de sardines passées. Même dans le broumé, il faut que les sardines soient dans un bon état de fraîcheur.
 Toujours au niveau de la préparation, il aura fallu monter des bas de ligne un peu spéciaux la veille. Ces bas de ligne sont composés de plusieurs parties. En bas, un triple numéro 6. Au dessus un bas de ligne acier de 5 ou 6 centimètres, monté avec des sleeves pour bloquer les boucles. Cette partie d'acier ne devra pas dépasser de la sardine qui servira d'appât.
Au dessus de l'acier, mettre 1 mètre à 1 mètre 20 de nylon de la meilleure qualité possible, fluoro carbone assez fin. Le jour de ce reportage, j'ai utilisé du 28 centième mais il arrive qu'il faille aller plus loin jusqu'à du 22 ou 18 centièmes pour avoir des touches.
Avec une aiguille à locher, on enfile la sardine fraîche sur le bas de ligne. Le montage est alors fixé sur la ligne. Il s'agit d'un montage au flotteur coulissant ou tout simplement d'un montage libre avec lequel la sardine va dériver proche de la surface.
Les cannes sont en place, solidement assurées dans leur porte canne. Chaque ligne travaille à une profondeur différente et il faut attendre tout en amorçant régulièrement.
Yes !!!! c'est parti. C'est sur la canne péchant à 8 mètres de la surface que la touche a eu lieu. Comme le frein du moulinet avait été totalement desserré, la bonite a pris pas mal de fil sans sentir de résistance. On règle le frein un peu plus serré, on prends contact avec le poisson et on ferre. Elle y est bien et c'est un combat acharné et fatigant qui commence. Pendant les premières minutes, la bonite garde le fond et lance des rush fulgurants. Gare au moulinet mal réglé.
A l'issu d'un combat de 20 minutes, la bonite a commencé à remonter. Ce n'est que lorsque elle glissera sur un coté qu'on essayera de l'épuiseter. Enfin, elle est dans le salabre.
Voici donc ce beau poisson. Il s'agit d'une belle rayée de 4 kilos. Quelle joie de la tenir après de nombreux moments ou on a craint de la perdre. Pendant toute la bataille, maintes fois on s'est demandé si elle avait bien pris la sardine, si elle était bien accrochée. Lorsque on pensait qu'elle semblait bien tenue par le triple qui armait la sardine, une autre angoisse nous gagnait : et si elle a trop avalé et que ses dents sont au dessus de l'avançon d'acier ?
Heureusement, tout s'est bien déroulé et c'est avec des bras meurtris qu'on savoure la victoire. Cette victoire n'est pas du tout assurée à chaque touche. Brider des bonites de 4 à 7 kilos sur du 22 à 28 centièmes expose à la casse mais c'est bien des fois la condition pour avoir des touches.
Et puisque on parle de savourer, voici comment on a savouré cette belle prise.